En acupression, les doigts sont utilisés pour synchroniser ou stimuler les méridiens du corps, qui sont des voies de circulation de l'énergie. Le shiatsu, qui signifie « pression des doigts » en japonais, en est la forme originale. Les méridiens et les points de pression sont les mêmes qu'en acupuncture, mais il utilise des techniques de stimulation distinctes.
La médecine chinoise est arrivée au Japon au 10e siècle après J.-C., et c'est à cette époque que l'Anma, une combinaison de vibrations de la paume, d'acupuncture et de massage, a commencé à prendre forme. Avec le Tao Yin , l'Anma a fini par évoluer vers un style très similaire au shiatsu moderne.
Il y a trois ou quatre cents ans, au Japon, les médecins devaient étudier l'Anma pour se familiariser avec le corps humain, les voies énergétiques et les points de pression afin de pouvoir diagnostiquer un patient avec précision et procéder au traitement le plus adapté, comme l'acupuncture, la phytothérapie ou la manipulation. Cependant, l'Anma est progressivement restreint au traitement des tensions musculaires simples
Au tournant du XXe siècle, son utilisation était limitée au confort et aux loisirs. Le shiatsu moderne a été développé au début du XXe siècle par le Japonais Tokujiro Namikoshi (1905-2000) [vu ci-dessus à l'âge de 93 ans]. À l'âge de sept ans, il a créé sa méthode alors qu'il tentait de soulager les douleurs de sa mère, atteinte d'arthrite rhumatoïde.
En appliquant une pression avec ses pouces plutôt qu'en la touchant et en la massant, il a constaté qu'elle se sentait mieux. Elle s'est finalement remise de ses maux et a vécu jusqu'à l'âge de 88 ans en excellente santé.
Pour rendre le shiatsu plus compréhensible aux Occidentaux, Namikoshi abandonne le rôle des méridiens au profit de la physiologie et de l'anatomie. Un second maître, Shizuto Masunaga , reprend quelques années plus tard les fondamentaux de la médecine traditionnelle chinoise (les cinq éléments, le Yin et le Yang, les méridiens, etc.).
Il existe actuellement deux écoles de pensée principales : le Zen-Shiatsu de Shizuto Masunaga Sensei , qui est davantage basé sur la médecine chinoise, et le Shiatsu de Namikoshi Sensei , où le praticien utilise simplement ses doigts et ses paumes.
Le shiatsu a été officiellement reconnu comme pratique médicale par le ministère japonais de la Santé en 1955, et la Commission européenne l'a nommé comme l'une des huit pratiques médicales complémentaires acceptées dans ses 15 pays membres (Autriche, Belgique, Danemark, France, Finlande, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède et Royaume-Uni) en mai 1997. Seuls l'Ontario et la Colombie-Britannique au Canada le reconnaissent légalement.
Applications thérapeutiques
Le shiatsu a des effets bénéfiques aussi bien sur les nourrissons souffrant de diarrhée que sur les personnes âgées recevant des soins palliatifs. Il dynamise l'ensemble du corps, libère le stress et les tensions, favorise la souplesse des tissus musculaires et peut aider à traiter un large éventail de troubles :
- Rhumatologiques (arthrose, arthrite, lumbago, sciatique, cervicalgie, torticolis) ;
- Gynécologique (nausées matinales pendant la grossesse, soins post-partum, troubles du cycle menstruel) ;
- Psychologiques (dépression nerveuse, anxiété, toxicomanie, troubles sexuels) ;
- Cardiaque (angine de poitrine) ;
- Respiratoire (asthme, rhume, sinusite) ;
- Digestif (colite, constipation, vomissements).
Le shiatsu est également utile pour les maux de tête, les maux de dents, l’énurésie, les saignements de nez et l’insomnie.
Contre-indications
Le shiatsu, lorsqu'il est administré par un praticien qualifié, est une thérapie préventive qui accélère le processus naturel de guérison du corps. Il est déconseillé dans les situations nécessitant une attention médicale immédiate, une intervention chirurgicale majeure, une inflammation aiguë, une hémorragie, une malformation, une décalcification, une infection cutanée contagieuse, de la fièvre, une maladie cardiaque grave ou toute autre condition mettant la vie en danger.
La grossesse, l’hypertension et l’épilepsie sont trois autres pathologies qui nécessitent des mesures de sécurité supplémentaires.
En pratique
Le shiatsu se pratique sur une personne portant des vêtements légers, dépourvus de métal (chaussures, ceintures, bretelles, boutons serrés, lunettes, bijoux) et autres contraintes. Le praticien appliquant une séquence de pressions plutôt que de faire glisser ses mains sur la peau, aucune huile de massage n'est nécessaire.
Le patient peut être en position assise ou debout en plus d’être allongé sur un futon au sol ou sur une petite table de massage.
Le praticien évalue le patient lors de la première consultation en touchant, en entendant, en sentant, en vérifiant la langue et le pouls, en posant des questions. Il choisit les parties du corps sur lesquelles il va se concentrer dans un premier temps et les endroits à stimuler en fonction de ses observations.
Cependant, lorsque le praticien place ses mains sur le corps du sujet, il peut lire davantage d’informations et décider de modifier l’opération initialement prévue en conséquence.
La seule tâche du sujet pendant la séance est de rester immobile ! Il s'agit de ne pas laisser ses pensées vagabonder, de respirer profondément et de s'abstenir de tenter d'aider le praticien en bougeant ses membres. C'est difficile, mais 50 minutes de lâcher prise réussi sont une composante nécessaire du traitement.
A la fin de la séance, le praticien mesure à nouveau le pouls énergétique du sujet pour confirmer les modifications. Après cela, le sujet « revient » au moment et au lieu présents pendant un court instant.